jeudi 7 déc. Conférence

Les premiers photographes angevins

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Les premiers photographes angevins

Autour de l’exposition Angers, loin des clichés

Par Frédéric Nibart, ingénieur en Télécommunications et titulaire d’une maitrise de physique de recherches.

Nicéphore Niépce, l’inventeur de la photographie, a vécu deux ans à Angers entre 1786 et 1788. Originaire de Chalon-sur-Saône, le jeune homme avait été nommé « régent » de sixième (professeur d’enseignement général) au collège de l’Oratoire d’Angers.
La première photographie est l’œuvre de Pierre Alexis Betbeder, un professeur de dessin qui découvrit la photographie lors de la présentation faite par Louis Daguerre à Paris, le7 septembre 1839. Après avoir parcouru tout l’Ouest de la France, Betbeder arrive à Angers le 28 novembre 1839. Devant une centaine d’Angevins, il prend la première photographie faite à Angers, depuis la mairie vers l’actuelle place Lorraine.
Né à Angers en 1797, Paul-Michel Hossard fut un des premiers photographes amateurs. Polytechnicien puis ingénieur-géographe, il a été l’un de ceux qui ont tracé la première grande carte de France. Il a découvert la photographie au contact des meilleurs opticiens de Paris qu’il fréquentait régulièrement dans le cadre de son travail. Il a pris une quarantaine de clichés entre 1841 et 1856 dont les deux plus anciennes photographies d’Angers connues à ce jour. Elles datent de 1842 et ont été retrouvées dans les archives du musée d’Orsay par Bruno Amiot avec ma complicité. L’une représente la Tour Saint-Aubin et le jardin de la préfecture et l’autre, l’abbatiale Saint-Serge.
A Angers, les premiers photographes professionnels sont des photographes itinérants. Une dizaine à partir de 1841, le plus souvent autour des fêtes de Noël. La bonne société angevine se presse pour se faire tirer le portrait.
Onze ans après la première photographie de Betbeder, l’Angevin Gaspard Berthault transforme son atelier de peinture, rue Basse-du-Mail, en salon de photographe. Il passe sa première annonce dans le journal local en mai 1850. Le premier prix pour une épreuve « livrée avec entière satisfaction », coûte cinq francs, soit l’équivalent de deux jours de travail pour un ouvrier spécialisé. Il est bientôt rejoint par Léon Na, un photographe d’origine polonaise qui s’installe en 1853 place Sainte-Croix.
Notre grand sculpteur, David d’Angers, n’acceptera de se faire prendre en photo qu’en 1849, à côté de sa célèbre statue,  « la Liberté voilée ». Sans concession pour la nouvelle invention, il affirmait : « L’art qui matérialise la forme, c’est le malheur daguerréotypé ; l’art qui idéalise, c’est le rêve du bonheur ». en 1862, son épouse écrira à son tour : « C’est du réalisme et non de l’art ».
Notre célèbre savant, Michel-Eugène Chevreul, aura également « une véritable répulsion » pour la photographie. Il attendra 1883 pour se laisser photographier à l’âge de quatre-vingt-dix-sept ans.
En 1869, six photographes professionnels se partagent la clientèle angevine.

Né en 1952, Frédéric Nibart est ingénieur en Télécommunications et titulaire d’une maitrise de physique de recherches. Après quelques années en entreprise, il entre aux « PTT Télécommunications » en 1979 et suit toutes les évolutions de l’entreprise. Il termine sa carrière comme Directeur Régional d’Orange, à Lyon.
Passionné d’histoire depuis son plus jeune âge, il se considère aujourd’hui comme un reporter qui revisite le passé. Il est aujourd’hui l’auteur de plus de trente ouvrages sur le 19ème siècle, époque qu’il affectionne particulièrement du fait de sa richesse en inventions de toutes sortes !

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Date

Le jeudi 07 décembre 2023 de 18:30 à 20:00

Tarifs

Gratuit

Réservation
Réservation impossible