Donation d’une météorite à la Ville d’Angers pour son Muséum
En 1822, les Angevins sont témoins de la chute d’un corps céleste dans le quartier de la Doutre, faubourg Gauvin. La pierre tombée est retrouvée dans un jardin et finalement acquise par la Ville pour le compte de son Muséum d’histoire naturelle.
Pour célébrer le bicentenaire de cette chute, une exposition consacrée aux météorites est présentée au Muséum entre 2022 et 2024. Parmi les nombreuses météorites exposées figurait un fragment de la météorite de Saint-Aubin prêtée par un amateur grâce auquel un contact a été pris avec un des découvreurs. Au fil des échanges avec ce dernier, la possibilité d’une donation à la Ville pour son Muséum fut évoquée. Elle s'est concrétise avec l’arrivée de ce magnifique échantillon, témoin direct des origines de notre système solaire et qui vient compléter un nouvel aménagement scénographique au Muséum consacré aux météorites.
La météorite de Saint-Aubin
En 1968 dans l’Aube, un agriculteur labourant son champ découvre une énorme pierre métallique de 65 kg et décide de la garder. Bien lui en a pris puisqu’en 2002, après des analyses physico-chimiques, ce gros caillou est déterminé comme une météorite. Une enquête de voisinage révélera par la suite que trois autres pierres identiques ont été trouvées dans les champs voisins. Depuis cette époque, plus aucune nouvelle découverte n'a été signalée dans la région. Les années passent jusqu'à ce que des chercheurs passionnés, membres de la Société Astronomique de France, entreprennent aux moyens d'un détecteur expérimental aux dimensions hors norme une recherche de grande envergure. Grâce à un long travail d'enquête et de rencontres, ce travail de terrain permet de dresser, à ce jour, la plus importante ellipse de chute (1100 x 900 m) avec pas moins de 123 points d'impacts identifiés pour une masse totale récupérée proche des 6,5 tonnes. La météorite de Saint Aubin serait tombée il y a environ 55 000 ans. Ajoutée aux anciennes découvertes, Saint-Aubin représente la chute la plus importante jamais recensée sur notre territoire ! Le plus gros fragment retrouvé pèse 477 kg, celui qui est donné à la Ville d’Angers pèse 105 kg.
Pour les spécialistes, il s’agit d’une octaédrite avec de belles figures de Widmanstätten typiques de ces météorites ferreuses. Les analyses par fluorescence X donnent près de 11 % de nickel avec un peu de cobalt (0,7 %) et du phosphore (0,1 %).