Le musée des Beaux-Arts est abrité dans un ensemble architectural exceptionnel, composé d'un hôtel particulier du 15e siècle (logis Barrault), d'un séminaire du 17e siècle et d'agrandissements du 19e siècle. Le site offre 3 000 m² d'exposition permanente répartie entre deux parcours : le parcours Beaux-Arts et le parcours Histoire d'Angers.
Le parcours Histoire d'Angers, qui se situe au rez-de-chaussée dans l'ancien logis Barrault, présente plus de 500 objets archéologiques, artistiques et ethnographiques. Il retrace l'évolution de la cité, de la préhistoire à nos jours, des premières traces humaines, trouvées aux abords de la ville et sur le promontoire rocheux dominant la Maine, jusqu'à la métropole contemporaine.
Les premiers habitants sont attestés au Néolithique mais la ville de Juliomagus a été créée peu avant notre ère à partir de l'oppidum gaulois des Andicaves. Parmi les témoins de cette romanisation, on peut remarquer : la mosaïque d'une demeure privée découverte en 1878 place du Ralliement, les stèles funéraires, les amphores et céramiques qui révèlent la fonction commerciale de la ville et les rites funéraires par incinération sur le site de la principale nécropole (actuelle secteur de la gare Saint-Laud).
Au long du parcours, la sélection d'objets exposés provient de fouilles archéologiques anciennes et récentes (fibules du 4e siècle en argent, verreries du 9e siècle du château), de monuments civils et religieux (croix à double traverse du 12e siècle, olifant de la cathédrale), des corporations (étains, orfèvrerie), des manufactures (ardoise, tissus imprimés appelés "indiennes") et des entreprises angevines (horticulture, art sacré, art forain avec l'âne de Gustave Bayol).
Ce sont aussi des témoins de l'histoire (les clés de la Ville, l'autel de la Patrie), des portraits (le bibliothécaire et collectionneur Toussaint Grille), des tableaux et vues de la ville... De nouvelles acquisitions diversifient l'approche historique ou incitent à découvrir le patrimoine bâti dans la ville. Plans, photographies et maquettes permettent la contextualisation des objets et offrent une lecture aisée de l'extension et des mutations de la ville au cours des siècles.
Le musée des Beaux-Arts est abrité dans un ensemble architectural exceptionnel, composé d'un hôtel particulier du 15e siècle (logis Barrault), d'un séminaire du 17e siècle et d'agrandissements du 19e siècle. Le site offre 3 000 m² d'exposition permanente répartie entre deux parcours : le parcours Histoire d'Angers et le parcours Beaux-Arts.
Le parcours Beaux-Arts, qui se déploie sur trois niveaux, présente plus de 300 peintures, sculptures et objets d'art. Son fonds prestigieux, dont le fleuron est la peinture française du 18e siècle, permet d'offrir un panorama de l'art occidental du Moyen Âge à nos jours.
Du Moyen Âge au 18e siècle
Au 1er étage, le parcours débute avec des salles consacrées aux primitifs français, italiens et nordiques des 14e et 15e siècles. Parmi ces œuvres exposées figurent des « MNR » (Musées Nationaux Récupération).
La salle dite de la cheminée évoque deux collections importantes : celles de Lancelot-Théodore Turpin de Crissé (1782-1859), léguée en 1859, et de Daniel Duclaux (1910-1999), léguée en 2003. Ces collections se constituent notamment d'objets d'art précieux du Moyen Âge et de la Renaissance : ivoires, émaux, céramiques, bronzes, tableaux de primitifs. Dans la continuité, un cabinet et des salles en enfilade exposent des peintures des écoles flamande (Jordaens) et hollandaise ; française du 17e siècle (Champaigne) ; italienne des 17e siècle (Lippi) et 18e siècle (Guardi, Tiepolo).
18e et 19e siècles
Au 2e étage, le visiteur découvre le point fort du parcours : l'art du 18e siècle français dans la grande galerie sous verrière. Les œuvres de Watteau, Boucher, Fragonard, Chardin ou Houdon sont présentées de manière chronologique et thématique. Une salle à part suggère le cabinet de Pierre Louis Éveillard de Livois (1736-1790) digne d'un amateur parisien. La majorité des œuvres exposées provient de sa collection rassemblée dans son hôtel particulier angevin. Il appréciait l'art ancien du 17e siècle mais surtout les scènes mythologiques, les fêtes galantes, les natures mortes et les paysages du 18e siècle.
Dans la continuité, les collections du 19e siècle se déploient, témoignant des principales sources d'inspiration des artistes : l'Antiquité, l'Orient (Mauzaisse), le voyage en Italie (Bodinier), l'histoire et la littérature (Ingres). La déambulation se poursuit par un espace dédié au paysage, genre en plein essor au 19e siècle, puis par un autre consacré au portrait, aussi bien en sculpture qu'en peinture (Henner).
20e et 21e siècles
De retour au 1er étage, la déambulation se poursuit dans les salles dédiées à l'art moderne et contemporain, où l'accent est mis sur certains mouvements ou artistes. Deux artistes angevins sont notamment mis à l'honneur : Alexis Mérodack-Jeaneau (1873-1919) précurseur du fauvisme et Daniel Tremblay (1950-1985) avec ses créations poétiques à base d'objets quotidiens. Un espace est consacré à l'abstraction géométrique de François Morellet (1926-2016) qui entretenait un lien fort avec le musée. Le reste de l'accrochage se modifie en fonction des acquisitions, des dépôts ou de l'actualité des expositions temporaires.
Peintures et sculptures de grand format du 19e siècle
Au rez-de-chaussée, la visite s'achève par la salle dédiée aux peintures et sculptures académiques du 19e siècle. La monumentale Danse de Gumery, commandée pour remplacer la sculpture de Carpeaux sur la façade de l'Opéra de Paris, n'a jamais pu être installée. Les autres œuvres de grand format, dont celles de Guérin ou Maindron, sont représentatives de l'art académique du 19e siècle.
De l'hôtel particulier du 15e siècle à la Révolution
Le musée des Beaux-Arts occupe notamment un ancien hôtel particulier construit à la fin du 15e siècle pour Olivier Barrault, trésorier de Bretagne et maire d'Angers. Caractéristique du gothique flamboyant, le logis Barrault, qui a subi de nombreuses modifications, est classé Monument historique depuis 1902.
Acheté au 17e siècle par l'Eglise pour y créer un séminaire, le logis Barrault est transformé et agrandi. Un grand bâtiment classique est aussi édifié et doté d'un vaste réfectoire qui sert aujourd'hui d'espace d'accueil pour des publics. À la Révolution, tous les bâtiments deviennent des biens nationaux. Le département du Maine-et-Loire y installe une école centrale. Des collections y sont rassemblées, à partir de 1797, pour servir d'enseignement aux élèves.
De la création du muséum aux enrichissements du 19e siècle
En 1801, le musée municipal ouvre ses portes. C'est l'un des plus importants en France à l'époque. Le premier noyau des fonds est constitué des dépôts effectués par l'État et d'une partie de la collection de Pierre Louis Éveillard de Livois (1736-1790). Des œuvres de cet amateur angevin sont saisies chez ses héritiers.
Au cours du 19e siècle, le musée bénéficie de dons et de legs importants. Parmi ceux-ci peuvent être cités ceux d'artistes d'origine angevine : Lancelot Théodore Turpin de Crissé (1782-1859), Guillaume Bodinier (1795-1872) et Jules Eugène Lenepveu (1819-1898), sans oublier le sculpteur David d'Angers (1788-1856). La galerie Beaurepaire, abritant aujourd'hui les peintures et sculptures académiques du 19e siècle, est construite et ouverte au public en 1887 pour présenter les sculptures de David d'Angers et de ses élèves.
Dans les années 1970, le musée manque de place pour exposer ses riches collections. Un projet de rénovation est entrepris pour les institutions abritées dans le logis Barrault, dont la bibliothèque municipale. Dans les années 1990, un autre projet est mené afin de rénover et d'agrandir le musée, d'améliorer la présentation des œuvres et l'accueil des publics. Après cinq années de travaux, le musée rouvre en 2004. La restauration et l'agrandissement des bâtiments sont réalisés par l'architecte en chef des Monuments historiques Gabor Mester de Paradj et l'architecte-muséographe Antoine Stinco. Parallèlement, une ambitieuse campagne de restauration permet de faire découvrir certaines œuvres. Le musée est aujourd'hui doté d'une grande salle d'exposition temporaire de 550 m², d'une galerie d'actualité et d'un cabinet d'arts graphiques pour des expositions-dossiers. Il dispose aussi d'un auditorium et d'une librairie-boutique.