Le musée des Beaux-Arts conserve trois petites natures mortes de Chardin, peintes vers la fin de sa carrière : Pêches et prunes ; Fruits, bouteille et pot de faïence et Corbeille de raisins avec trois pommes d'api, une poire et un massepain. Toutes, malgré leurs modestes dimensions, montrent la parfaite maîtrise de l'art du peintre. Le tableautin Pêches et prunes, présenté au Salon de 1765, enchante Diderot qui proclame Chardin « premier coloriste du Salon » et lui rend cet hommage : « Vous revoilà donc, grand magicien, avec vos compositions nouvelles !... tout ce qu'elles disent sur l'imitation de la nature, la science de la couleur et l'harmonie ; comme l'air circule autour de vos objets !... ».
Cette nature morte, d'une écriture très libre, est à la fois d'une évidente sobriété et d'une charge émotionnelle très forte. La touche sensuelle et délicate des fruits se détachant sur un fond sombre modulé ajoute à la « magie » célébrée par Diderot.
Pêches et prunes
Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)Présentation
Informations
21 x 32 cm
Huile sur toile
Vers 1764
Collection Eveillard de Livois, saisie révolutionnaire, 1799
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