L'église Sainte-Geneviève à Paris, construite à partir de 1794 par Soufflot, est retirée au culte catholique de manière définitive au 19e siècle, devenant le Panthéon. Cet édifice abrite les tombeaux des grands personnages que la France a choisi d'honorer.
Le gouvernement confie à David d'Angers (1788-1856) la création du fronton en 1830. Cette commande est pour le sculpteur une nouvelle occasion d'exprimer son admiration et son soutien à ceux qui défendent la liberté. Mais son choix de représenter des personnages de l'opposition, voire des révolutionnaires, est controversé. Le fronton n'est dévoilé qu'en 1837, sans inauguration.
Ce haut-relief représente une allégorie de la France. La Patrie, symbolisée par la femme au centre, coiffée d'étoiles, tend des couronnes de laurier aux hommes qui ont fait l'histoire de France. À sa droite, la Liberté conduit les écrivains et les artistes, les hommes politiques et les scientifiques. Elle soutient et légitime leur action. On reconnaît les philosophes Voltaire et Rousseau, le général La Fayette et le peintre Jacques-Louis David. À sa gauche, l'Histoire, représentée sous les traits d'une femme ailée, inscrit les noms des grands hommes sur ses tablettes. Vers elle, avancent résolument les militaires, avec à leur tête le jeune général Bonaparte. Ils défendent la Patrie et donc influent sur le cours de l'histoire nationale.
David d'Angers s'affranchit avec habileté de la contrainte de la forme triangulaire du fronton en la mettant au service de sa composition : les figures aux extrémités, plus petites, créent un mouvement ascendant vers la figure centrale de la Patrie.