MNR 324 – Esquisse de plafond

Anonyme
MNR 324 – Esquisse de plafond
Présentation

Ouvrant vers des cieux olympiens, ce projet de plafond met en scène des figures mythologiques dans une optique allégorique dont il ne nous est pas donné, en l'état actuel des connaissances, de comprendre précisément le sens. Une figure féminine trônant sur des nuées, entourée d'une figure casquée et d'un putto tenant face à elle des tables, reçoit une couronne de lauriers d'un personnage drapé de rouge et de vert. Face à elle, une figure masculine accompagnée d'un aigle tient le foudre dans sa main gauche : il s'agit de Jupiter. Tout autour de cette scène centrale – sans doute une célébration de quelque victoire militaire ou d'un triomphe moral – des protagonistes variés s'alignent sur la retombée du plafond. Sous l'aigle, un satyre tenant une flûte côtoie un homme musculeux, doté de cornes, entouré de plats et de vaisselle d'argent. A gauche, une saisissante figure de femme (la Nuit ? le Crime ? l'Ignorance ?) laisse émerger son visage effaré de sous un long voile noir, qu'elle écarte de la main. Près d'elle se tient, à droite, une petite créature dotée d'ailes de chauve-souris, et à gauche un personnage dont le visage exagéré porte l'expression de la peur. En haut, à gauche, une figure ailée souffle dans une trompette (la Renommée ?). Elle est entourée des attributs des arts (toile, pinceau, repose-main) et des sciences (globe terrestre et feuillets).
Longtemps donnée à Tiepolo (Venise, 1696 – Madrid, 1770), ce qu'une analyse approfondie permet d'écarter assurément, cette Esquisse de plafond résiste aujourd'hui à une attribution précise. Si le type de projet et l'organisation spatiale adoptée ont pu faire penser un temps à une provenance italienne, on tend désormais à considérer cette œuvre comme celle d'un artiste français du milieu du XVIIIe siècle. Le coloris raffiné et lumineux, avec des verts et des bleus canard, le dessin souple et rond, ainsi que la tonalité générale de l'œuvre étayent cette hypothèse. On a pu évoquer, comme modèle, les gravures de Simon Vouet (Paris, 1590 – Paris, 1649). Mais outre le coloris, une inflexion dramatique et presque expressionniste, perceptible dans la figure féminine de l'angle inférieur gauche, éloigne des modèles classiques français, et confère à cette œuvre un caractère de transition.

Informations

0,29 x 0,44 m

Huile sur papier marouflée sur toile

École française, XVIIIe siècle

> France [peut-être collection Albert Loevenich, marchand allemand actif à Paris]
> acheté en 1943 par le Germanisches National Museum de Nuremberg (inv. 1423) ; Bamberg, Résidence
> transféré le 17 novembre 1948 au Central Collecting Point de Munich, n°48183
> renvoyé en France le 3 juin 1949 ; récupéré par l’Office des Biens et Intérêts Privés ; attribué au musée du Louvre en 1950 par décision de la 4e commission de choix du 21 décembre 1949 (MNR 824)
> déposé au musée des Beaux-Arts d’Angers (échange Campana), arrêté de dépôt et arrivée à Angers en 1954.

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