Les oeuvres d'Angélique Lecaille suggèrent une sorte de vertige, tant l'univers en noir et blanc dans lequel elle évolue renvoie à une forme d'apocalypse des civilisations. Elle touche du doigt avec la mine de plomb, le graphite ou le Rotring les profondeurs sacrées d'un monde énigmatique peuplé de ruines à la géométrie surprenante, de roches, d'explosions ou de grottes obscures. Construits à partir d'images sources récupérées dans les médias (guerre en Irak…), ces fragments de paysages évoquent également les grands thèmes de l'histoire de l'art tels que le romantisme.
Et si la perfection du trait renvoie à une force contenue et maitrisée, c'est bien jusqu'à la fatigue et l'épuisement que l'artiste crée, jusqu'à ce que l'image attendue émerge des profondeurs de la feuille. En résultent alors des scènes désertées de toute présence humaine, des paysages saisissants où les cendres obscures ravivent les éclats d'une braise ardente, où des lumières jaillissantes inondent les ténèbres. L'apocalypse est bien là, sous sa forme la plus sombre, comme à travers la révélation qu'elle promet.
Née en 1975, Angélique Lecaille vit et travaille à Rennes, elle est représentée par la galerie Mélanie Rio Fluency.
http://ddab.org/Lecaille, Ouvre une nouvelle fenêtre